Dans l’enfance on nous apprend, indirectement, à nous comparer aux autres. Une fois adulte, on nous dit que la comparaison aux autres va à l’encontre de notre bien-être, que ça ne fait que nourrir l’Ego. Au lieu de te proposer un article sur comment arrêter de te comparer aux autres, j’ai préféré une réflexion sur comment en tirer parti.

Ce matin en déjeunant j’écoutais un épisode du podcast de Polly Alexander How to stop comparing yourself to others. Ça m’a donné envie d’écrire cet article, pour apporter une autre perspective à ce sujet. Nous avons déjà dans notre quotidien, et y compris dans le champ du développement personnel, plein d’injonctions. Au lieu de te dire comment arrêter de te comparer aux autres, j’ai préféré me focaliser sur ce que la comparaison aux autres peut t’apporter de positif.

Les racines de la comparaison aux autres

C’est une habitude que nous prenons dans l’enfance et pourtant source de mal-être. Notre confiance en nous, notre valeur, notre sentiment de justice, d’équité se construisent en base à la comparaison – avec toutes les distorsions que ça suppose.

Dès tous petits, on nous compare aux autres enfants : il a marché plus tôt que, elle a parlé plus tard que,… A l’école, on nous donne des notes, créant une compétition et un classement entre les élèves. On nous dit d’être un peu plus/moins comme notre frère, notre ami, nos cousins, le voisin,… Quand on associe les cadeaux du Père Noël au comportement de l’enfant, on lui fait aussi comprendre indirectement que le nombre de cadeaux et la qualité perçue des cadeaux qu’il reçoit reflète sa valeur. Imagine comment peut être perçu par l’enfant le fait qu’il n’ait qu’un jeu de société alors que son ami a reçu la dernière console de jeu, plein de beaux jouets et divers jeux de société. Il se sentira moins méritant (alors que la différence de cadeaux est en fait due à une question de budget des parents). Ou s’il trouve que son ami se comporte moins bien que lui, il aura alors un sentiment d’injustice, etc…

Se comparer pour se sentir bien, se comparer et se sentir mal

Parfois, on se compare aux autres pour se rassurer, pour flatter son Ego : je fais mieux que, j’ai plus que, je suis plus jolie que, je réussi mieux ma vie que, j’ai plus d’argent que, une plus grande maison, une plus belle voiture,…

D’autres fois, la comparaison fait mal parce qu’elle vient alimenter un discours interne négatif. Je ne me trouve pas très belle, et en scrollant sur les réseaux sociaux, je vois tous ces corps parfaits, sans graisse, sans cellulite, sans ride, sans poil, sans vergeture. Ou alors je vais de rupture en rupture, me demandant pourquoi je ne réussis pas à avoir une belle relation durable, et je vois ma cousine qui se marie, ma sœur qui en est à son deuxième enfant, ma meilleure amie qui vit le parfait amour, etc.

Comment utiliser cette comparaison pour mieux te connaître ?

La comparaison est un précieux indicateur de ce qui se passe dans tes profondeurs.

Je t’invite à te poser la question « Où est-ce que je me compare dans ma vie ? ». Liste toutes les choses sur lesquelles tu te compares, et tu mettras ainsi en avant des croyances limitantes, des manques, des désirs,…

Si tu te compares à cette influenceuse qui passe son temps à voyager, c’est peut-être ton désir profond de voyager qui se manifeste. Si tu te compares à ta belle-sœur qui n’est pas très cultivée, peut-être que ça vient t’indiquer une insécurité sur tes connaissances, ton intelligence, tes capacités. Si tu te compares à ta meilleure amie qui a une relation fusionnelle avec sa famille, ça t’indique peut-être un manque en lien avec ta famille. Si tu te compares à ta collègue qui fait toujours tout rapidement et efficacement, ça vient peut-être parler de ta croyance de ne pas être assez.

Bref, tu auras compris le principe : écris toutes les comparaisons que tu émets, et regarde ce que ça t’apprend sur toi, vois ce que tu pourrais travailler.

Lorsque tu vois que tu te compares, accueille-le avec bienveillance au lieu de te dire « je ne dois pas me comparer ». Remercie ces comparaisons de ce qu’elles viennent mettre en lumière chez toi. Et au lieu de te placer en comparaison, dorénavant, tu peux considérer les autres comme des modèles, des inspirations : « S’ils ont réussi ça, s’ils font ça, s’ils ont ça, ça veut dire que c’est possible. Et ça l’est pour moi aussi. »