Partout dans les médias, on nous parle d’être « connecté ». Pour certains il est important de rester connecté grâce aux appli et réseaux sociaux afin de rien manquer. Pour d’autres il est question de digital-detox pour compenser le fait d’être hyper-connecté toute l’année. Enfin, dans un autre style, on entend qu’il faut se connecter à soi. Loin de moi l’idée de faire une énième leçon de morale sur le sujet, je propose quelques pistes pour trouver son propre chemin parmi toutes ces connexions.

Il est devenu facile d’être connecté et en permanence, que ce soit à son travail, à ses proches ou à ses loisirs. Pour autant, prescrire une digital-detox ou un quota maximum de consommation de réseaux sociaux ne me semble pas des conseils avisés (sauf s’il s’agit de stratégies que les parents proposent aux adolescents le temps qu’ils apprennent à se positionner eux-mêmes). Mais pour les adultes, je trouve ces prescriptions généralistes infantilisantes et inadaptées.

Pour ma part, je préconiserais plutôt la méthode « tu sais toi-même ce qui te convient ou pas ! ». Retrouvons un peu de libre arbitre et cessons de culpabiliser sous la pression sociale. En soi, il n’y a rien de mal à « être connecté ». Le problème survient de l’usage et de l’impact sur l’utilisateur.

Il t’appartient donc de te questionner sur ce que tu recherches vraiment dans les réseaux sociaux et autres applications. Tu cherches la valorisation à travers les « like » sur tes publications ? Tu regardes les posts des autres avec envie ou supériorité ? Ou alors c’est un moyen de garder le contact avec tes proches ? Questionne-toi ensuite sur la manière dont cela influence ton quotidien. Est-ce que ton moment présent est devenue une quête de la photo parfaite à poster sur les réseaux ? Es-tu habitué.e à couper une interaction avec quelqu’un lorsque tu reçois une notification ? Est-ce que tu es stressé.e lorsque tu n’as plus accès à internet ?

Finalement, je comparerais le fait d’être connecté au fait de boire du vin. En soi, ce n’est pas quelque chose de néfaste. Mais trop souvent, en trop grande quantité, ou pour de mauvaises raisons, cela le devient. Il t’appartient donc d’apprendre à te connaitre, et c’est là qu’il devient nécessaire d’être connecté… à soi.

Être connecté.e à soi signifie s’écouter et s’entendre. Cela veut dire réinvestir son corps, avec ses ressentis, prêter attention à ses émotions, à ses intuitions, sans jugement.

Généralement, la majorité d’entre nous est déconnectée de soi avant d’effectuer un travail sur soi.  En effet, dans notre société, on ne nous apprend pas, dès l’enfance, à être connecté.e.s à nous-mêmes. Au contraire, on apprend à avancer sans se plaindre. Dans les rôles qui nous sont assignés, les femmes doivent s’occuper des autres mais pas d’elles, et les hommes ne doivent pas montrer leurs émotions. Dès l’enfance, on nous coupe de nous-mêmes avec des « c’est rien » lorsqu’on se blesse. Cela paraît anodin, mais une telle phrase indique à l’enfant que ses sentiments et ses ressentis ne sont pas valables. Il se construit donc autour de cela, dans la négation de son vécu et l’interdiction de s’exprimer, jusqu’à devenir un adulte déconnecté de lui-même.

Ainsi, se reconnecter implique un apprentissage, et surtout beaucoup de bienveillance. Petit à petit, on aiguise sa conscience des sensations corporelles, des émotions qui nous traversent, des pensées qui nous assaillent. Il s’agit finalement d’arriver à s’observer finement, sans interférer, sans juger. Comme un photographe animalier qui se fond dans le paysage pour capturer un instant de réalité. A partir du moment où il interfère, où il est repéré, il n’a plus accès à l’animal et ses habitudes.

En somme, pour être connecté.e à internet sans culpabiliser et sans te perdre, sois d’abord connecté.e à toi. Si tu apprends à t’écouter, tu seras capable de savoir si ton utilisation des réseaux sociaux et autres applications t’est bénéfique, ou si tu as des choses à adapter. AInsi, tu pourras t’ajuster sans être stressé.e ou souffrir de manque, et sans prêter attention aux commentaires des autres.